Détresse muette

Hier soir, j'ai reçu un message, un message d'un numéro que j'avais effacé. Ça a tout chamboulé, de fil en aiguille j'ai cru que j'allais revivre le bonheur que j'ai connu il y a quelques mois. Mais cette pensée surréaliste qui m'a rendue euphorique toute la nuit n'était qu'un mirage, une illusion. Je sais très bien que c'est impossible, que rien de sera plus comme avant. Alors j'ai pris une décision, et je suis totalement incapable de dire si c'était la bonne. J'ai dit adieu à la seule personne qui a vraiment compté dans ma vie, j'ai encore un peu les yeux qui piquent et la gorge serrée d'avoir tant pleuré et surtout d'avoir tout détruit avec quelques paroles. Je sais très bien que je ne retrouverais jamais ce que j'ai quitté. C'est fini. Je suis finie. Ce soir, je recommencerais à rêver de chimères, d'amour fabriqué de toute pièce par mon esprit. Une impression de ne plus être retenue à ce monde me submerge, c'est comme si j'étais allongée sur le sol mouillé de sang d'un champ de bataille, les membres déchiquetés à attendre qu'on m'emporte. Mais comment j'ai pu être aussi naïve, comment j'ai pu croire que tout irait mieux comme ça, d'un coup de baguette magique ! À l'heure qu'il est j'ai strictement plus aucun espoir. J'me sens vidée, achevée. Demain matin je sais même pas si je vais arriver à me lever, après tout, pour qui ? Ma vie n'a plus aucun sens. Est-ce que je vais rester la à attendre qu'on vienne ? Moi, j'ai plus la force de venir. J'ai beau essayer de me dire que ça va aller mieux, qu'il faut encore patienter, un jour de plus, un mois, un an, mais c'est évident, c'est un siècle qu'il faudra que j'attende. J'vais dormir, j'espère que ... j'espère rien, j'arrive même plus à espérer, je n'ose pas rêver de peur que le réveil soit assez douloureux pour me tuer avant l'heure.

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